mercredi 23 septembre 2009

Coucou !

Ca y est, je me lance. Bienvenue à ceux qui liront ce blog.

Sous le pseudo « elvin », j’interviens fréquemment dans des blogs, peut-être d’ailleurs plus souvent et plus longuement que les tauliers aimeraient. Pourtant il m’arrive souvent de me retenir d’en dire encore plus long, et sur un ton plus didactique que celui qui convient à un intervenant occasionnel. J'ai été périodiquement tenté d’ouvrir mon propre blog, mais j'ai attendu jusqu’ici.

Vous trouverez donc ici des réflexions, tantôt lapidaires, tantôt approfondies, principalement sur la nature de la discipline qu'on appelle l'économie et sur ses rapports avec les autres disciplines et  avec notre vie quotidienne.

Et, autant le dire d'emblée, je me réclame haut et fort de l'École autrichienne de Menger, Mises et Hayek, et je suis donc ce qu'il est convenu d'appeler un "ultra-libéral".

13 commentaires:

  1. Je me doutais bien que ça arriverait tôt ou tard.
    Bon courage.

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  2. Haaa ça fait longtemps que l'on attendait ça !

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  3. Bonjour

    Bon courage à vous.

    Sinon pour lancer la discussion, je pense que l'on peut dire que la science économique est une science de la rareté (soyons plus modestes en disant qu'elle aimerait bien en être une). Cette ambition lui donne certains avantages vis-à-vis d'autres disciplines plus orientées "objet" (les sciences de la matière ou de la vie) mais lui crée aussi pas mal de difficultés. D'où à mon avis quelques confusions latentes quant à sa "performativité".

    Elles proviennent tout d'abord de "l'objet" d'étude lui-même. La rareté est bien plus souvent relative qu'absolue mais "relative" à quoi ? A elle-même d'une part et à un contexte tant social que matériel d'autre part. L'articulation entre ces dimensions "autonomes" et "hétéronome" de la rareté est extrêmement difficile à faire et l'on pourrait classer les théories économiques selon qu'elles privilégient la dimension autonome ou hétéronome de la rareté dans leur recherche de justification.

    Autre difficulté : pour l'économie, la rareté ne se réduit pas aux seules ressources strictement "matérielles" mais concerne bien davantage des ressources intellectuelles (des savoir-faire techniques, des connaissances pratiques et scientifiques par exemple), des ressources morales (liens entre besoins, volontés et choix d'action) et des ressources politiques (capacités d'organisation collective). L'objet de la science économique n'est donc pas circonscrit par une liste de "choses rares" qui l'intéressent a priori, la rareté ne pouvant pas être conçue comme un attribut parmi d'autres des choses dites "rares" (comme la couleur de ces choses). Cela explique que l'économie a de tout temps "débordé" de son domaine pour parler de psychologie, de politique, voire de comportements des animaux. C'est que la rareté est partout sous toutes sortes de formes. C'est un avantage pour l'économie qui n'est pas prisonnière d'une certaine représentation de son objet (comme le serait une cosmologie par exemple) mais aussi une faiblesse car à être partout on n'est au final nulle part.

    Pour finir sur la performativité, je suis frappé du peu de référence au Droit de ces réflexions. Le droit est pourtant le creuset par excellence de la production d'énoncés performatifs. Je m'arrête là mais le courant "law and economics" a beaucoup à dire sur le sujet.

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  4. Salut.

    On se connait dans des milieux autre que la blogsphère. Alors je pense que ça sere pas bien de ne pas penser que si je t'accueille cela sera pas bien considéré...

    Bon courage et je te lirai...

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  5. Chouette projet, et ça attaque fort le premier billet! J'attends les suivants avec impatience. Bon vent et au plaisir de lire "elvinblog" ;)

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  6. Bonjour,

    Il y a quelques jours je constatais (en compagnie d'un grand économiste français) avec grand regret le manque d'activisme sur la toile des économistes autrichiens français.
    Je pense être le premier à avoir créer un blog d'économie autrichienne (www.econjurnal.wordpress.com) mais étant encore étudiant et seul à m'occuper du blog, le taux d'actualisation des articles n'est pas très élevé... et les commentaires manquent encore à l'appel :)
    J'espère que vous soyez plus productif et vous lirai avec grand plaisir.

    Bon courage!
    Rustam

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  7. Bonjour,

    Etudiant en troisième année de sciences éco et passionné par l'oeuvre d'Hayek, je voulais juste vous demandez si vous adheriez à l'ensemble des théories de cet auteur? en effet, qualifier hayek d'auteur ultra libéral me semble un peu excessif...il me semble qu'il s'agit plutôt d'un auteur hétérodoxe dans la mesure ou sur certains sujet épistémologique notamment, l'analyse d'hayek se rapproche assez de celle de Keynes. par ailleurs, si on analyse les origines du libéralisme, on s'apperçoit que ce qui le caractérise réellement, c'est la croyance en des loi semblable aux lois qui régissent la physique et les sicences durs en générale (dostaler 2009). Or hayek critiqiue ce monisme méthodologique qu'il qualifie de scientisme....
    j'aurai aimé avoir votre avis sur la question.
    Je suis par ailleurs très heureux de l'ouverture de ce blog et du courant de pensée à laquelle vous vous rattachez. en dépit du fait que je n'ai pas une grande connaissance de l'ensemble des économistes français, je pense que le courant de mises et d'hayek et très peu représenté en France!
    cordialement
    Machut.J

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  8. On ne peut ne pas être "hayékien" (c'est mon cas) mais reconnaître que la lecture de Hayek est indispensable à quiconque s'intéresse à l'économie (c'est aussi mon cas") ne serait-ce que parce qu'il donne à penser, et pas seulement l'économie au sens actuel de l'économie telle qu'on l'enseigne dans les bonnes universités. Bonne idée donc que ce blog.

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  9. Salut. Je suis content de voir que vous avez ouvert un blog.

    Bon courage.

    Episteme

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  10. Merci à toux ceux qui ont salué mes premiers pas dans la blogosphère.

    Je n'ai pas trop le temps de répondre en ce moment aux questions et aux commentaires, mais ça va venir, ainsi que de nouveaux billets.

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  11. @amigues

    Pas vraiment d'accord pour définir l'économie comme "la science de la rareté".
    La rareté est une condition nécessaire de la "qualité de bien" ("Güterqualität" comme dit Menger) :quelque chose qui est immédiatement disponible en quantité infinie n'est en effet pas un bien économique.

    Mais je préfère les définitions classiques de John Stuart Mill : « The science which traces the laws of such of the phenomena of society as arise from the combined operations of mankind for the production of wealth, in so far as those phenomena are not modified by the pursuit of any other object » ou de John Elliott Cairnes : « the science which, accepting as ultimate facts the principles of human nature and the physical laws of the external world, as well as the conditions, political and social, of the several communities of men, investigates the laws of the production and distribution of wealth which result from their combined operation »

    Pour ma part je proposerais " l'étude des dispositifs institutionnels par lesquels les humains se rendent mutuellement des services".
    Dans mon esprit, ça met l'accent qu'il faut sur trois points:
    1. il s'agit bien d'étudier l'origine et le fonctionnement d'institutions (dont le marché)
    2. c'est par définition une science humaine et qui concerne l'action des êtres humains.
    3. la notion de services est plus générale que celle de produit (matériel). Un produit fini n'est jamais que la concrétisation d'un service qui consiste à produire le bien en évitant à chaque demandeur de devoir le produire seul ou de s'en passer. Comme disait Bastiat (très injustement méprisé): "les services s'échangent contre des services".

    Sinon, j'ai abordé les autres remarques dans mon billet "de quoi parle l'économie".

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  12. @anonyme

    Je sis bien incapable de dire si j'adhère à l'ensemble des théories d'un auteur, surtout s'agissant de Hayek qui a abordé de nombreux domaines. Je pense même que ses apports essentiels sont en philosophie des sciences et en philosophie politique. En économie, il n'a pas ajouté grand'chose de nouveau par rapport à son mentor Ludwig von Mises, nettement moins connu et souvent dénigré, mais qui est le véritable maître de l'école autrichienne et dont L'Action Humaine est l'ouvrage de référence dans ce domaine.

    Il est (pour moi) plus facile de me déclarer d'accord avec (presque) tout Mises, qui a creusé un seul et même sillon pendant toute sa longue vie (il publiait et enseignait encore à 90 ans !)

    J'ai utilisé le terme "ultra-libéral" par provocation car c'est l'étiquette qu'on colle à ces auteurs et que je revendique. Mais Hayek est moins libéral que Mises qui refuse toute intervention de l'Etat dans l'économie alors que Hayek en accepte certaines, et a fortiori que les anarcaps comme Rothbard qui disent que l'Etat est illégitime dans tous les domaines (par parenthèse, je pense que c'est la seule position libérale qui soit logiquement cohérente, mais même moi j'ai encore du mal à l'admettre...). En réalité je récuse les étiquettes d'ultralibéral comme de néolibéral qui ne sont utilisées que par les antilibéraux.

    Keynes : il a dit bien des choses et leur contraire. C'est vrai qu'on trouve chez lui des positions épistémo-méthodologiques voisines de celles des autrichiens dont Hayek, mais qu'il s'empresse de ne pas suivre dans d'autres parties de son oeuvre. Je n'irai pas jusqu'à dire comme Mises "je ne reproche pas à Monsieur Keynes d'avoir dit qu'à long terme nous serons tous morts - c'est la seule phrase exacte de tout son livre", mais je dois admettre que Keynes ne brille ni par la rigueur ni par la cohérence. Il a d'ailleurs probablement été influencé par son copain dans la vie Hayek avec qui il allait chiner des livres anciens, et c'est peut-être pour ça que Hayek a été relativement gentil avec lui alors qu'il était tout aussi critique que Mises quant à ses idées.

    Le sujet du "monisme méthodologique" mériterait un long débat, que j'ai commencé à aborder dans mon billet "de quoi parle l'économie ?". La thèse autrichienne, à laquelle adhérait Hayek, est que oui, il existe en économie des lois universelles comme dans les sciences "dures", mais que ces lois sont de nature différente des lois du monde physique et ne peuvent être établies que par des méthodes différentes (dualisme méthodologique)

    Mais si cette position est un des fondements de la tradition autrichienne d'économie (et auparavant de l'école classique), elle n'a rien à voir avec le libéralisme qui repose sur des fondements éthiques (en gros et pour faire court "tous les hommes naissent libres et égaux en droit"). Et ça, bien sûr, c'est un autre débat.

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  13. Bonjour et bravo pour ce blog.

    Sur Hayek et Mises, un petit test amusant est la "propriété intellectuelle", trois billets chez moi pour illustrer le sujet :

    http://guerby.org/blog/index.php/2006/02/28/25-big-pharmas-et-ip

    http://guerby.org/blog/index.php/2007/08/26/166-libre-echange-propriete-intellectuelle-et-hypocrisie

    http://guerby.org/blog/index.php/2009/06/04/201-pascal-lamy-propriete-intellectuelle-et-protectionnisme

    Et pour la curiosité sur l'économétrie :

    http://guerby.org/blog/index.php/2009/01/24/193-l-inexorable-ascension-de-la-population-sans-emploi-aux-usa

    Bonne continuation !

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